Vous trouverez ci-dessous les principales pages de l’OMS concernant la santé mentale, ainsi que les préconisations formulées par l’Organisation internationale à l’attention des pays membres de l’ONU.
– Communiqué de presse – De nouvelles orientations de l’OMS pour mettre fin aux violations des droits humains dans le cadre des soins de santé mentale (lien en français)
10 juin 2021
Au niveau mondial, la majorité des soins de santé mentale sont toujours prodigués dans des hôpitaux psychiatriques et les atteintes aux droits humains comme les pratiques coercitives sont encore bien trop fréquentes. Pourtant, comme le montrent les nouvelles orientations publiées aujourd’hui par l’Organisation mondiale de la Santé, l’approche consistant à dispenser des soins de santé mentale communautaires qui soient respectueux des droits humains et centrés sur le rétablissement du patient est à la fois efficace et économique.
Selon ces nouvelles recommandations, les soins de santé mentale doivent être assurés au niveau communautaire et englober également le soutien à la vie quotidienne, par exemple en facilitant l’accès au logement et en faisant le lien avec les services d’éducation et d’emploi.
Toujours dans ce nouveau document, intitulé « Orientations et dossiers techniques relatifs aux services de santé mentale communautaires : promotion des démarches centrées sur la personne et fondées sur ses droits », l’OMS affirme que les soins de santé mentale doivent se fonder sur les droits humains, conformément aux recommandations du Plan d’action global pour la santé mentale 2020-2030 adopté par l’Assemblée mondiale de la Santé en mai 2021.
Il faut aller bien plus vite dans la refonte des services de santé mentale
« Ces nouvelles orientations complètes plaident résolument pour une transition bien plus rapide depuis des services de santé mentale qui recourent à la coercition et sont presque exclusivement centrés sur la prise en charge médicamenteuse des symptômes, à une démarche plus globale et intégrée qui tienne compte de la situation particulière de la personne et de ses souhaits et offre tout un éventail d’approches de traitement et de soutien » a déclaré la Dre Michelle Funk, du Département Santé mentale et abus de substances psychoactives, qui a dirigé les travaux conduisant à ces orientations.
Depuis l’adoption de la Convention relative aux droits des personnes handicapées en 2006, un nombre croissant de pays se sont employés à réformer leurs lois, politiques et services en matière de soins de santé mentale. Cependant, à ce jour, ils sont peu nombreux à avoir mis en place les cadres nécessaires pour opérer les profonds changements imposés par les normes internationales relatives aux droits de l’homme. Partout sur la planète, les informations communiquées montrent que les atteintes graves aux droits humains et les pratiques coercitives sont encore bien trop courantes dans les pays, quel que soit leur niveau de revenu. Elles peuvent prendre la forme d’admissions et de traitements sous contrainte ; de mesures de contention manuelle, mécanique ou chimique ; de conditions de vie insalubres ; et de violences physiques et verbales.
Les gouvernements consacrent encore l’essentiel de leur budget de santé mentale aux hôpitaux psychiatriques
D’après les dernières estimations de l’OMS, les gouvernements consacrent à la santé mentale moins de 2 % de leurs budgets de santé. En outre, la majorité des dépenses de santé mentale déclarées sont consacrées aux hôpitaux psychiatriques, sauf dans les pays à revenu élevé, où ce chiffre est de 43 % environ.
Ces nouvelles orientations, destinées en premier lieu aux personnes chargées d’organiser et de gérer les soins de santé mentale, présentent les mesures à prendre dans différents domaines (législation, politiques et stratégies sur la santé mentale, mais aussi prestation de services, financement, perfectionnement des ressources humaines et participation de la société civile) pour s’assurer que les services de santé mentale respectent la Convention relative aux droits des personnes handicapées.
On y trouve des exemples tirés de l’expérience du Brésil, de l’Inde, du Kenya, du Myanmar, de la Norvège, de la Nouvelle-Zélande ou encore du Royaume-Uni, autant de pays qui ont su mettre en œuvre des bonnes pratiques touchant notamment à l’absence de coercition, à l’inclusion dans la communauté et au respect de la capacité juridique des personnes (c’est-à-dire, de leur droit à prendre des décisions concernant leur traitement et leur vie).
Les services concernés englobent le soutien en cas de crise, la fourniture de services de santé mentale dans les hôpitaux généraux, les mesures d’accompagnement dans la vie quotidienne et le soutien dans le cadre de groupes de pairs. Le rapport donne aussi des informations sur le financement et les résultats des évaluations des services présentés. Les comparaisons fournies indiquent que les services communautaires recommandés produisent de bons résultats, ont la préférence des usagers et peuvent être assurés à un coût comparable aux services généraux de santé mentale.
« La transformation de la fourniture des services de santé mentale doit néanmoins être accompagnée de changements importants dans le secteur des services sociaux » a déclaré Gerard Quinn, Rapporteur spécial de l’ONU sur les droits des personnes handicapées. « Tant qu’ils n’auront pas été accomplis, on verra se poursuivre les discriminations qui empêchent les personnes atteintes de troubles de santé mentale de mener une vie complète et productive ».
– Rapport mondial sur la santé mentale : transformer la santé mentale pour tous (lien en français)
https://www.who.int/fr/publications-detail/9789240050860
Juin 2022
La santé mentale est cruciale partout et pour chacun d’entre nous. Dans le monde entier, les besoins en santé mentale sont importants, mais les réponses insuffisantes et inadaptées. Le présent Rapport mondial sur la santé mentale : transformer la santé mentale pour tous doit devenir une source d’inspiration et d’information en vue d’améliorer la santé mentale pour tous. Exploitant les dernières données probantes disponibles, présentant des exemples de bonnes pratiques dans le monde entier et s’appuyant sur des témoignages directs, le Rapport explique clairement pourquoi et où des changements sont indispensables, et comment procéder au mieux. Il appelle toutes les parties prenantes à travailler ensemble pour que la santé mentale se voie accorder plus d’importance et suscite un plus large engagement, à repenser les environnements influant sur la santé mentale et à renforcer les systèmes chargés de la santé mentale.
– Communiqué de presse – L’OMS souligne qu’il est urgent de transformer la santé mentale et les soins qui lui sont consacrés (lien en français)
17 juin 2022
Dans un nouveau rapport, elle exhorte les décideurs et les défenseurs de la santé mentale à intensifier leur engagement et leur action pour que changent les attitudes, les mesures et les approches à l’égard de la santé mentale, de ses déterminants et des soins qui lui sont consacrés.
L’Organisation mondiale de la Santé a publié aujourd’hui son plus large tour d’horizon de la santé mentale dans le monde depuis le début des années 2000. Ce travail approfondi propose un plan directeur pour les gouvernements, les universitaires, les professionnels de la santé et la société civile, entre autres, qui a pour objectif ambitieux d’aider le monde à transformer la santé mentale.
En 2019, près d’un milliard de personnes – dont 14 % des adolescents dans le monde – étaient atteints d’un trouble mental. Les suicides représentaient plus d’un décès sur 100 et 58 % d’entre eux survenaient avant l’âge de 50 ans. Les troubles mentaux sont la principale cause d’invalidité et sont responsables d’une année vécue avec une incapacité sur six. Les personnes atteintes de troubles mentaux graves ont une durée de vie réduite de 10 à 20 ans par rapport à la population générale, souvent en raison de pathologies physiques évitables. Parmi les causes majeures de dépression figurent les abus sexuels pendant l’enfance et le harcèlement par l’intimidation. Les inégalités sociales et économiques, les urgences de santé publique, la guerre et la crise climatique font partie des menaces structurelles mondiales qui pèsent sur la santé mentale. La dépression et l’anxiété ont augmenté de plus de 25 % au cours de la première année de la pandémie seulement.
Partout dans le monde, la stigmatisation, la discrimination à l’encontre des personnes souffrant de problèmes de santé mentale et les violations de leurs droits humains sont fréquents dans les communautés et les systèmes de soins ; les tentatives de suicide sont encore criminalisées dans 20 pays. Dans tous les pays, ce sont les plus pauvres et les plus défavorisés de la société qui sont les plus exposés au risque de troubles mentaux et qui sont également les moins susceptibles de bénéficier de services adéquats.
Même avant la pandémie de COVID-19, seule une petite fraction des personnes en ayant besoin avaient accès à des soins de santé mentale efficaces, abordables et de qualité. Ainsi, 71 % des personnes atteintes de psychose dans le monde ne bénéficient pas de services de santé mentale. Alors que 70 % des personnes atteintes de psychose seraient traitées dans les pays à revenu élevé, elles ne sont que 12 % à bénéficier de soins de santé mentale dans les pays à faible revenu. Pour ce qui est de la dépression, de larges écarts dans la couverture des services sont observés dans tous les pays : même dans les pays à revenu élevé, seul un tiers des personnes souffrant de dépression reçoit des soins de santé mentale formels et on estime que le traitement adéquat minimal de la dépression varie de 23 % dans les pays à revenu élevé à 3 % dans les pays à revenu faible ou intermédiaire inférieur.
Ce rapport complet de l’OMS souligne, en s’appuyant sur les dernières données disponibles, en présentant des exemples de bonnes pratiques et en se faisant l’écho de l’expérience vécue par les individus, pourquoi et où le changement est le plus impératif et comment il peut être réalisé au mieux. Il appelle toutes les parties prenantes à travailler ensemble pour relever l’importance accordée à la santé mentale et l’engagement en sa faveur, remodeler les environnements qui l’influencent et renforcer les systèmes qui prennent soin de la santé mentale des gens.
Le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré : « Chacun dans sa vie est proche d’une personne touchée par des problèmes de santé mentale. Une bonne santé mentale se traduit par une bonne santé physique et ce nouveau rapport présente des arguments convaincants en faveur du changement. Les liens inextricables entre la santé mentale et la santé publique, les droits humains et le développement socioéconomique signifient que le changement des politiques et des pratiques en matière de santé mentale peut apporter des avantages réels et substantiels aux individus, aux communautés et aux pays du monde entier. L’investissement dans la santé mentale est un investissement dans une vie et un avenir meilleurs pour tous. »
Les 194 États Membres de l’OMS ont tous approuvé le Plan d’action global pour la santé mentale 2013-2030 (en anglais), par lequel ils s’engagent à atteindre des cibles mondiales pour transformer la santé mentale. Les progrès réalisés localement au cours de la dernière décennie prouvent que le changement est possible. Mais ce changement ne se produit pas assez rapidement, et l’histoire de la santé mentale reste une histoire marquée par l’indigence et la négligence : sur les maigres dépenses gouvernementales consacrées à la santé mentale, deux dollars sur trois vont à des établissements psychiatriques indépendants plutôt qu’à des services de santé mentale communautaires plus proches des gens. Pendant des décennies, la santé mentale a été l’un des domaines les plus négligés de la santé publique, ne recevant qu’une infime partie de l’attention et des ressources dont elle a besoin et qu’elle mérite.
Dévora Kestel, Directrice du Département Santé mentale et usage de substances psychoactives de l’OMS, a appelé au changement : « Chaque pays a de larges possibilités de faire des progrès significatifs vers une meilleure santé mentale pour sa population. Qu’il s’agisse d’élaborer des politiques et des lois plus solides en matière de santé mentale, d’intégrer la santé mentale aux régimes d’assurance maladie, d’instaurer ou de renforcer les services de santé mentale communautaires ou d’introduire la santé mentale dans les soins de santé généraux, les écoles et les prisons, les nombreux exemples présentés dans ce rapport montrent que les changements stratégiques peuvent faire une grande différence. »
Le rapport appelle instamment tous les pays à mettre en œuvre le Plan d’action global pour la santé mentale 2013-2020. Plusieurs recommandations sur les mesures à prendre y sont formulées : elles sont regroupées en trois « voies vers la transformation » axées sur le changement d’attitude à l’égard de la santé mentale, la prise en compte des risques pour la santé mentale et le renforcement des systèmes de soins de la santé mentale, comme suit :
1 Relever l’importance accordée à la santé mentale et l’engagement en sa faveur. Par exemple :
Accroître les investissements dans la santé mentale, non seulement en obtenant des fonds et des ressources humaines appropriés dans le secteur de la santé et d’autres secteurs pour répondre aux besoins en santé mentale, mais aussi grâce à un leadership engagé, à la mise en œuvre de politiques et de pratiques fondées sur des données probantes et à l’établissement de solides systèmes d’information et de suivi.
Intégrer les personnes ayant des problèmes de santé mentale dans tous les aspects de la société et de la prise de décision pour surmonter la stigmatisation et la discrimination, réduire les disparités et promouvoir la justice sociale.
2 Remodeler les environnements qui influent sur la santé mentale, y compris les habitations, les communautés, les écoles, les lieux de travail, les services de soins de santé et les environnements naturels. Par exemple :
Intensifier l’engagement dans tous les secteurs, notamment pour comprendre les déterminants sociaux et structurels de la santé mentale et intervenir de manière à réduire les risques, à renforcer la résilience et à éliminer les obstacles qui empêchent les personnes atteintes de troubles mentaux de participer pleinement à la société.
Mettre en œuvre des mesures concrètes pour améliorer les environnements dans l’optique de la santé mentale, notamment en intensifiant les mesures contre la violence entre partenaires intimes et la maltraitance et la négligence à l’égard des enfants et des personnes âgées ; en favorisant les soins attentifs pour le développement du jeune enfant ; en instaurant un soutien aux moyens de subsistance pour les personnes souffrant de problèmes de santé mentale ; en introduisant des programmes d’apprentissage social et psychologique tout en luttant contre le harcèlement dans les écoles ; en changeant les attitudes et en renforçant les droits en matière de soins de santé mentale ; en améliorant l’accès aux espaces verts, et en interdisant les pesticides hautement dangereux associés à un cinquième de tous les suicides dans le monde.
3 Renforcer les soins de santé mentale en apportant des changements aux lieux, aux modalités, aux prestataires et aux bénéficiaires des soins de santé mentale.
Bâtir des réseaux communautaires de services interconnectés qui s’écartent des soins en milieu surveillé dans les hôpitaux psychiatriques et couvrent un éventail de soins et de soutien grâce à une combinaison de services de santé mentale intégrés aux soins de santé en général ; des services de santé mentale communautaires ; et des services au-delà du secteur de la santé.
Diversifier et élargir les options de soins pour les problèmes de santé mentale courants tels que la dépression et l’anxiété, sachant que le rapport avantages/coûts est de cinq pour un. Ceci passe par l’adoption d’une approche de partage des tâches élargissant les soins fondés sur des données probantes qui seront également offerts par les personnels de santé généraux et les prestataires communautaires. Il convient aussi d’utiliser les technologies numériques pour appuyer l’autoassistance guidée ou non guidée et fournir des soins à distance.
– La santé mentale (lien en français)
https://www.who.int/fr/health-topics/mental-health#tab=tab_1
Vue d’ensemble
La santé mentale correspond à un état de bien-être mental qui nous permet de faire face aux sources de stress de la vie, de réaliser notre potentiel, de bien apprendre et de bien travailler, et de contribuer à la vie de la communauté. Elle a une valeur en soi et en tant que facteur favorable, et fait partie intégrante de notre bien-être.
Divers facteurs personnels, familiaux, sociaux et structurels influencent notre santé mentale à chaque instant, et peuvent aussi bien la protéger que la compromettre. Bien que la plupart des gens soient résilients, être confronté à des circonstances difficiles, telles que la pauvreté, la violence, le handicap ou les inégalités, augmente le risque de développer un problème de santé mentale.
Pour beaucoup de problèmes de santé mentale, il existe des traitements efficaces et peu coûteux. Pourtant, les systèmes de santé manquent considérablement de ressources et, partout dans le monde, on observe d’importantes lacunes dans la couverture thérapeutique. La prise en charge des troubles mentaux est souvent de mauvaise qualité. Les personnes souffrant d’un problème de santé mentale sont en outre fréquemment victimes de stigmatisation ou de discrimination et subissent des violations de leurs droits.
Les troubles de la santé mentale
Les problèmes de santé mentale englobent les troubles mentaux, les handicaps psychosociaux et d’autres états mentaux associés à un sentiment de détresse, à des déficiences fonctionnelles ou à un risque de comportement auto-agressif importants.
En 2019, 970 millions de personnes dans le monde présentaient un trouble mental, les troubles anxieux et les troubles dépressifs étant les plus courants.
Les problèmes de santé mentale peuvent occasionner des difficultés dans tous les aspects de la vie, notamment dans les relations familiales et amicales, ou au sein de la communauté. Ils peuvent être la cause, comme la conséquence, de problèmes à l’école ou au travail.
À l’échelle mondiale, les troubles mentaux représentent un sixième des années vécues avec un handicap. L’espérance de vie des personnes atteintes de graves problèmes de santé mentale est inférieure de 10 à 20 ans à celle de l’ensemble de la population. Par ailleurs, souffrir d’un problème de santé mentale augmente le risque de suicide et le risque de violation des droits humains.
Les problèmes de santé mentale entraînent également des répercussions économiques énormes et représentent une perte de productivité nettement supérieure aux coûts directs des soins qu’ils nécessitent.
Actions de l’OMS
Tous les États Membres de l’OMS se sont engagés à mettre en œuvre le Plan d’action global pour la santé mentale 2013-2030, qui vise à améliorer la santé mentale grâce à une gouvernance plus efficace, à une prise en charge menée dans un cadre communautaire, à des stratégies de promotion et de prévention, et au renforcement des systèmes d’information, des données factuelles et des activités de recherche.
Dans son rapport intitulé Rapport mondial sur la santé mentale : transformer la santé mentale pour tous, l’OMS appelle les pays à accélérer la mise en œuvre du Plan d’action en accordant une place plus importante à la santé mentale, en faisant de la promotion de la santé mentale et de la prévention des troubles mentaux une priorité et en développant les réseaux de services communautaires.
En 2019, l’OMS a lancé l’Initiative spéciale de l’OMS pour la santé mentale (2019-2023) : une couverture sanitaire universelle pour la santé mentale pour garantir l’accès à des soins de santé mentale abordables et de qualité pour 100 millions de personnes supplémentaires dans 12 pays prioritaires. Dans la même optique, le Programme d’action de l’OMS Combler les lacunes en santé mentale (en anglais) entend développer les services de prise en charge des troubles mentaux, neurologiques et liés à l’usage de substances psychoactives, en particulier dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire.
Dans le cadre de l’initiative QualityRights, l’OMS a développé un ensemble complet de supports de formation et de lignes directrices pour renforcer la capacité à aborder les soins de santé mentale en ayant pour priorités le respect des droits humains et la guérison des patients
– Santé mentale : renforcer notre action (lien en français)
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/mental-health-strengthening-our-response
17 juin 2022
Principaux faits
- La santé mentale fait partie intégrante du bien-être général et en est une composante essentielle.
- La santé mentale est déterminée par un ensemble complexe de pressions et de vulnérabilités d’ordre individuel, social et structurel.
- La nécessité d’agir de toute urgence dans le domaine de la santé mentale est évidente.
- Il existe des stratégies abordables, efficaces et réalisables pour promouvoir, protéger et rétablir la santé mentale.
Concepts de santé mentale
La santé mentale correspond à un état de bien-être mental qui nous permet d’affronter les sources de stress de la vie, de réaliser notre potentiel, de bien apprendre et de bien travailler, et de contribuer à la vie de la communauté. Elle fait partie intégrante de la santé et du bien-être, sur lesquels reposent nos capacités individuelles et collectives à prendre des décisions, à nouer des relations et à bâtir le monde dans lequel nous vivons. La santé mentale est un droit fondamental de tout être humain. C’est aussi un aspect essentiel du développement personnel, communautaire et socioéconomique.
La santé mentale ne se définit pas seulement par l’absence de trouble mental. Il s’agit d’une réalité complexe qui varie d’une personne à une autre, avec divers degrés de difficulté et de souffrance et des manifestations sociales et cliniques qui peuvent être très différentes.
Les problèmes de santé mentale comprennent les troubles mentaux et les handicaps psychosociaux ainsi que d’autres états mentaux associés à une souffrance importante, une altération du fonctionnement ou un risque de comportement auto-agressif. Les personnes qui ont des problèmes de santé mentale sont plus susceptibles de ressentir un bien-être mental moindre, mais ce n’est pas toujours ni nécessairement le cas.
Déterminants de la santé mentale
Tout au long de notre vie, de multiples déterminants individuels, sociaux et structurels peuvent se combiner pour protéger ou compromettre notre santé mentale et ainsi modifier notre position sur le spectre de la santé mentale.
Des facteurs individuels d’ordre psychologique et biologique, tels que les compétences émotionnelles, l’usage de substances et la génétique, peuvent rendre certaines personnes plus vulnérables face aux problèmes de santé mentale.
L’exposition à des circonstances sociales, économiques, géopolitiques et environnementales défavorables – y compris la pauvreté, la violence, les inégalités et la privation de bonnes conditions environnementales – augmente aussi le risque de développer des problèmes de santé mentale.
Les risques peuvent se manifester à tous les stades de la vie, mais ceux qui surviennent pendant les périodes critiques du développement, notamment au cours de la petite enfance, sont particulièrement préjudiciables. Par exemple, on sait que les pratiques éducatives sévères et les châtiments corporels compromettent la santé de l’enfant et que le harcèlement est un facteur de risque majeur dans le contexte des problèmes de santé mentale.
À l’inverse, des facteurs de protection se manifestent tout au long de notre vie et viennent renforcer notre résilience. Parmi ces facteurs figurent notamment des compétences et attributs individuels d’ordre social et émotionnel, mais aussi des interactions sociales positives, une éducation de qualité, un travail décent, un quartier sûr et une cohésion communautaire.
Les facteurs de risque et de protection qui influent sur la santé mentale se manifestent dans la société à des échelles différentes. Les menaces locales augmentent le risque pour les individus, les familles et les communautés. Les menaces mondiales augmentent le risque pour les populations dans leur ensemble ; il peut s’agir de récessions économiques, de flambées épidémiques, de situations d’urgence humanitaire, de déplacements forcés ou encore de la crise climatique qui s’accentue.
Chaque facteur de risque ou de protection n’a qu’une force prédictive limitée. La plupart des gens ne développent pas de problèmes de santé mentale après avoir été exposés à un facteur de risque, alors que de nombreux individus en développent en l’absence de facteur de risque connu. Ce sont les interactions entre les déterminants de la santé mentale qui renforcent ou compromettent la santé mentale.
Promotion de la santé mentale et prévention des problèmes de santé mentale
Les interventions en matière de promotion et de prévention visent à identifier les déterminants individuels, sociaux et structurels de la santé mentale, puis à agir pour réduire les risques, accroître la résilience et créer des environnements propices à la santé mentale. Elles peuvent être conçues pour des individus, des groupes spécifiques ou des populations dans leur ensemble.
Pour agir sur les déterminants de la santé mentale, il est souvent nécessaire de prendre des mesures qui dépassent le seul secteur de la santé. Les programmes de promotion et de prévention devraient donc faire intervenir les secteurs de l’éducation, du travail, de la justice, des transports, de l’environnement, du logement et de la protection sociale. Le secteur de la santé peut grandement contribuer à intégrer les efforts de promotion et de prévention au sein des services de santé, en promouvant, en initiant et, le cas échéant, en facilitant la collaboration et la coordination multisectorielles.
La prévention du suicide est une priorité mondiale et fait partie des objectifs de développement durable. On peut considérablement avancer sur cette question en limitant l’accès aux moyens de suicide, en veillant à une couverture médiatique responsable, en promouvant l’apprentissage socioémotionnel chez les adolescents et en intervenant rapidement. Interdire les pesticides très dangereux est une intervention particulièrement bon marché qui présente un bon rapport coût/efficacité pour réduire les taux de suicide.
La promotion de la santé mentale chez l’enfant et l’adolescent est une autre priorité. Cela suppose d’adopter des politiques et des lois qui promeuvent et protègent la santé mentale, d’aider les personnes chargées des soins à dispenser des soins bienveillants, de mettre en place des programmes en milieu scolaire et d’améliorer la qualité du contexte communautaire et de l’environnement numérique. Les programmes d’apprentissage socioémotionnel en milieu scolaire comptent parmi les stratégies de promotion les plus efficaces dans tous les pays, quel que soit le niveau de revenus.
La promotion et la protection de la santé mentale au travail constituent un domaine d’intérêt croissant, dans lequel la législation et la réglementation, les stratégies organisationnelles, la formation des responsables et les interventions destinées aux travailleurs peuvent jouer un rôle.
Soins de santé mentale et prise en charge
Dans le cadre des efforts déployés au niveau national pour renforcer la santé mentale, il est crucial de ne pas seulement protéger et promouvoir le bien-être mental de tous ; il faut aussi répondre aux besoins des personnes qui souffrent de problèmes de santé mentale.
Cela suppose de dispenser des soins de santé mentale à l’échelle de la communauté, car ces soins sont plus accessibles et acceptables que les soins dispensés en institution, contribuent à prévenir les violations des droits humains et se traduisent par de meilleurs résultats de guérison pour les personnes atteintes de problèmes de santé mentale. Les soins de santé mentale dispensés à l’échelle de la communauté devraient l’être dans le cadre d’un réseau de services étroitement liés, comprenant :
- des services de santé mentale intégrés aux services de santé généraux, habituellement proposés dans des hôpitaux généraux et en collaboration avec des prestataires de soins de santé primaires non spécialisés ;
- des services de santé mentale proposés à l’échelle de la communauté, qui peuvent faire intervenir des équipes et centres de santé mentale communautaires, des services de réadaptation psychosociale, des services d’entraide et des services de soutien à l’autonomie ; et
- des services de santé mentale proposés dans le cadre de services sociaux et dans des contextes non sanitaires, comme les services de protection de l’enfance, les services de santé scolaires et les services carcéraux.
Au vu des lacunes majeures constatées dans la prise en charge des problèmes de santé mentale courants, tels que la dépression et l’anxiété, les pays doivent trouver des moyens innovants de diversifier et d’intensifier la prise en charge de ces problèmes, par exemple par des services de soutien psychologique non spécialisés ou d’entraide numérique.
Action de l’OMS
Tous les États Membres de l’OMS se sont engagés à mettre en œuvre le Plan d’action global pour la santé mentale 2013-2030 (en anglais), qui vise à améliorer la santé mentale grâce à un leadership et à une gouvernance plus efficaces, à une prise en charge complète, intégrée et adaptée aux besoins dans un cadre communautaire, à des stratégies de promotion et de prévention, et au renforcement des systèmes d’information, des données factuelles et des activités de recherche. En 2020, les résultats obtenus par les pays par rapport au Plan d’action ont été analysés dans le cadre de l’Atlas de la santé mentale 2020 (en anglais) ; il est ressorti de cette analyse que les progrès accomplis étaient insuffisants pour atteindre les cibles fixées dans le Plan d’action.
Dans son rapport intitulé « Rapport mondial sur la santé mentale : transformer la santé mentale pour tous », l’OMS appelle les pays à accélérer la mise en œuvre du Plan d’action. Elle estime que tous les pays peuvent faire de véritables progrès qui permettront d’améliorer la santé mentale de leur population, en se concentrant sur trois « processus de transformation » :
- accroître la valeur accordée à la santé mentale par les individus, les communautés et les gouvernements et faire en sorte que toutes les parties prenantes, dans tous les secteurs, s’engagent en faveur de la santé mentale et y consacrent des investissements ;
- agir sur les caractéristiques physiques, sociales et économiques des milieux familiaux, scolaires, professionnels et communautaires au sens large afin de mieux préserver la santé mentale et de prévenir les problèmes de santé mentale ; et
- renforcer les soins de santé mentale de sorte que toute la gamme des besoins en la matière soit couverte par un réseau communautaire de services d’appui accessibles, abordables et de qualité.
L’OMS met particulièrement l’accent sur la protection et la promotion des droits humains, sur l’autonomisation des personnes qui ont une expérience concrète des problèmes de santé mentale et sur l’élaboration d’une approche multisectorielle faisant intervenir diverses parties prenantes.
L’OMS continue d’œuvrer aux niveaux national et international – y compris dans des contextes humanitaires – pour fournir aux gouvernements et aux partenaires un leadership stratégique, des données factuelles, des outils et un appui technique afin de renforcer l’action collectivement menée en faveur de la santé mentale et de permettre une transformation qui favorise une meilleure santé mentale pour tous.
– Les troubles mentaux (lien en français)
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/mental-disorders
8 juin 2022
Principaux faits
- Une personne sur huit dans le monde présente un trouble mental.
- Les troubles mentaux engendrent une altération majeure de la pensée, de la régulation des émotions ou du comportement.
- Il existe de nombreux types de troubles mentaux.
- Des options de prévention et de traitement efficaces existent.
- La plupart des personnes malades n’ont pas accès à des soins efficaces.
Un trouble mental se caractérise par une altération majeure, sur le plan clinique, de l’état cognitif, de la régulation des émotions ou du comportement d’un individu. Il s’accompagne généralement d’un sentiment de détresse ou de déficiences fonctionnelles dans des domaines importants. Il existe de nombreux types de troubles mentaux, désignés aussi sous le nom de problèmes de santé mentale. Cette dernière expression, plus large, englobe les troubles mentaux, les handicaps psychosociaux et d’autres états mentaux associés à un sentiment de détresse, à des déficiences fonctionnelles ou à un risque de comportement auto-agressif importants. Les Principaux repères se concentrent sur les troubles mentaux décrits dans la Onzième Révision de la Classification internationale des maladies (CIM-11).
En 2019, une personne sur huit dans le monde – soit 970 millions de personnes – présentait un trouble mental, les troubles anxieux et les troubles dépressifs étant les plus courants (1). En 2020, le nombre de personnes atteintes de tels troubles a augmenté considérablement du fait de la pandémie de COVID-19. Les premières estimations indiquent une hausse de 26 % et 28 %, respectivement, pour les troubles anxieux et les troubles dépressifs majeurs en l’espace d’une année seulement (2). S’il existe des options de prévention et de traitement efficaces, la plupart des individus présentant des troubles mentaux n’ont pas accès à des soins efficaces. Nombre d’entre eux sont également victimes de stigmatisation ou de discrimination et subissent des violations de leurs droits.
Troubles anxieux
En 2019, 301 millions de personnes présentaient un trouble anxieux, dont 58 millions d’enfants et d’adolescents (1). Les troubles anxieux se caractérisent par une peur et une inquiétude excessives et par des troubles du comportement connexes. Les symptômes sont suffisamment graves pour entraîner un sentiment de détresse important ou des déficiences fonctionnelles majeures. Il existe plusieurs types de troubles anxieux : trouble d’anxiété généralisée (se manifeste par une inquiétude excessive), trouble panique (se manifeste par des attaques de panique), trouble d’anxiété sociale (se manifeste par une peur et une inquiétude excessives dans des situations sociales), trouble d’anxiété de séparation (se manifeste par une peur ou une anxiété à l’idée d’être séparé des personnes avec lesquelles on a un lien affectif profond), etc. Des traitements psychologiques efficaces existent et, en fonction de l’âge et de la gravité du trouble, des traitements médicamenteux peuvent aussi être envisagés.
Dépression
En 2019, 280 millions de personnes présentaient une dépression, dont 23 millions d’enfants et d’adolescents (1). La dépression diffère des sautes d’humeur habituelles et des réactions émotionnelles passagères face aux problèmes du quotidien. Lors d’un épisode dépressif, l’individu présente une humeur morose (sentiment de tristesse, d’irritabilité, de vide) ou une perte de plaisir ou d’intérêt pour les activités, pendant la majeure partie de la journée, presque tous les jours, pendant au moins deux semaines. Plusieurs autres symptômes peuvent également être présents : difficultés de concentration, sentiment de culpabilité excessive ou dévalorisation de soi, sentiment de désespoir face à l’avenir, pensées de mort ou de suicide, sommeil perturbé, changements d’appétit ou de poids, et sentiment de grande fatigue ou de manque d’énergie. Les personnes dépressives sont plus exposées au risque de suicide. Cependant, des traitements psychologiques efficaces existent et, en fonction de l’âge et de la gravité de la dépression, des traitements médicamenteux peuvent aussi être envisagés.
Troubles bipolaires
En 2019, 40 millions de personnes présentaient un trouble bipolaire (1). Les personnes atteintes d’un tel trouble alternent épisodes dépressifs et périodes de symptômes maniaques. Lors d’un épisode dépressif, l’individu présente une humeur morose (sentiment de tristesse, d’irritabilité, de vide) ou une perte de plaisir ou d’intérêt pour les activités, pendant la majeure partie de la journée, presque tous les jours. Les symptômes maniaques comprennent l’euphorie ou l’irritabilité, une activité ou une énergie accrue, et d’autres symptômes comme une plus grande loquacité, des pensées rapides, une meilleure estime de soi, un moindre besoin de sommeil, une distractibilité, et un comportement impulsif et téméraire. Les personnes atteintes d’un trouble bipolaire sont plus exposées au risque de suicide. Des traitements efficaces existent toutefois, notamment la psychoéducation, la réduction du stress et le renforcement du fonctionnement en milieu social, ainsi que les traitements médicamenteux.
Troubles post-traumatiques
La prévalence des troubles post-traumatiques et autres troubles mentaux est élevée dans les zones touchées par des conflits (3). Une personne peut développer un trouble post-traumatique après avoir été exposée à un événement ou à une série d’événements particulièrement menaçants ou horribles. Ce trouble se caractérise par l’ensemble des symptômes suivants : 1) l’individu revit l’événement ou les événements traumatiques (souvenirs envahissants, réminiscences ou cauchemars) ; 2) l’individu évite de penser à l’événement ou aux événements, ou de se les rappeler, ou évite les activités, situations ou personnes qui les lui rappellent ; et 3) l’individu perçoit une menace accrue en permanence. Les symptômes durent au moins plusieurs semaines et provoquent d’importantes déficiences fonctionnelles. Il existe des traitements psychologiques efficaces.
Schizophrénie
La schizophrénie touche environ 24 millions de personnes – soit une sur 300 – dans le monde (1). Les personnes qui en sont atteintes ont une espérance de vie de 10 à 20 ans inférieure à celle de la population générale (4). La schizophrénie se caractérise par une distorsion notable de la perception et par des altérations du comportement. Les symptômes sont notamment les suivants : idées délirantes récurrentes, hallucinations, pensée désorganisée, comportement très désorganisé ou agitation extrême. Les personnes atteintes de schizophrénie peuvent éprouver des difficultés cognitives persistantes. Il existe toutefois des options de traitement efficaces, telles que les traitements médicamenteux, la psychoéducation, les interventions en milieu familial et la réadaptation psychosociale.
Troubles de l’alimentation
En 2019, 14 millions de personnes présentaient un trouble de l’alimentation, dont presque 3 millions d’enfants et d’adolescents (1). Les troubles de l’alimentation, tels que l’anorexie mentale et la boulimie nerveuse, se caractérisent par un comportement alimentaire anormal et une préoccupation excessive pour la nourriture, qui s’accompagnent de vives inquiétudes concernant le poids et la forme du corps. Les symptômes ou comportements entraînent un risque pour la santé voire des effets très néfastes sur la santé, un grand sentiment de détresse ou encore des déficiences fonctionnelles majeures. L’anorexie mentale apparaît souvent pendant l’adolescence ou au début de l’âge adulte et est associée à une mort prématurée, due à des complications médicales ou au suicide. Les personnes boulimiques sont exposées à un risque significativement accru d’usage de substances, de suicide et de complications médicales. Il existe des traitements efficaces, notamment des traitements centrés sur la famille et des thérapies cognitives.
Comportements perturbateurs dyssociaux
En 2019, 40 millions de personnes, y compris des enfants et des adolescents, présentaient un trouble dyssocial du comportement (1). Ce trouble, aussi connu sous le nom de trouble des conduites, constitue l’un des deux troubles dyssociaux, le second étant le trouble oppositionnel avec provocation. Les comportements perturbateurs dyssociaux se caractérisent par des problèmes de comportement récurrents, tels que des actes de provocation ou de désobéissance incessants ou des comportements qui violent systématiquement les droits fondamentaux d’autrui ou les principales normes, règles ou lois de nature sociale applicables à l’âge de l’individu. Ces troubles apparaissent généralement pendant l’enfance, mais pas toujours. Il existe des traitements psychologiques efficaces, qui font souvent intervenir les parents, les aidants et les enseignants et qui intègrent l’acquisition d’aptitudes cognitives à la résolution des problèmes ou de compétences sociales.
Troubles neurodéveloppementaux
Les troubles neurodéveloppementaux sont des troubles comportementaux et cognitifs qui surviennent au cours du développement et entraînent alors des difficultés importantes dans l’acquisition et l’exécution de fonctions intellectuelles, motrices, langagières ou sociales spécifiques.
Parmi les troubles neurodéveloppementaux figurent le trouble du développement intellectuel, le trouble du spectre de l’autisme et le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H). Ce dernier se caractérise par un schéma persistant d’inattention et/ou d’hyperactivité-impulsivité qui a des effets négatifs directs sur le fonctionnement en milieu scolaire, professionnel ou social. Le trouble du développement intellectuel se manifeste par un fonctionnement intellectuel et un comportement adaptatif sévèrement limités, c’est-à-dire des difficultés à acquérir les aptitudes théoriques, sociales et pratiques nécessaires à la vie quotidienne. Le trouble du spectre de l’autisme regroupe un ensemble d’affections qui se caractérisent par un certain degré d’altération de la communication sociale et des interactions sociales réciproques, ainsi que par des modes de comportements, intérêts ou activités qui sont systématiquement limités, répétitifs et rigides.
Des options de traitement efficaces existent, notamment les interventions psychosociales, les interventions comportementales, l’ergothérapie et l’orthophonie. Pour certains diagnostics et certaines tranches d’âge, des traitements médicamenteux peuvent aussi être envisagés.
Qui risque de développer un trouble mental ?
À tout moment, différents facteurs individuels, familiaux, communautaires et structurels peuvent se combiner pour former un ensemble qui protège ou, au contraire, compromet la santé mentale. Si la plupart des personnes sont résilientes, celles qui sont exposées à des conditions difficiles – y compris la pauvreté, la violence, le handicap et les inégalités – sont plus vulnérables. Parmi les facteurs de protection et de risque figurent les facteurs psychologiques et biologiques propres à chacun, tels que les compétences émotionnelles et la génétique. Les changements intervenant dans la structure et/ou le fonctionnement du cerveau ont une influence sur de nombreux facteurs de protection et de risque.
Systèmes de santé et soutien social
Les systèmes de santé ne répondent pas encore de manière adéquate aux besoins des personnes qui présentent des troubles mentaux et font face à un manque criant de ressources. Partout dans le monde, il existe un écart béant entre l’offre de traitements et les besoins thérapeutiques. Qui plus est, les traitements administrés sont souvent de mauvaise qualité. Par exemple, seulement 29 % des personnes présentant une psychose (5) et un tiers des personnes atteintes de dépression reçoivent des soins de santé mentale structurés (6).
Par ailleurs, les individus qui vivent avec un trouble mental ont besoin d’un soutien social, notamment pour nouer et entretenir des relations personnelles, familiales et sociales. Ils peuvent aussi avoir besoin d’aide pour suivre une formation, trouver un emploi et un logement, et prendre part à d’autres activités intéressantes.
Action de l’OMS
Dans son Plan d’action global pour la santé mentale 2013-2030, l’OMS reconnaît le rôle essentiel que joue la santé mentale à l’égard de l’objectif de la santé pour tous. Ce plan comporte quatre grands objectifs :
- renforcer le leadership et la gouvernance dans le domaine de la santé mentale ;
- fournir des services de santé mentale et d’aide sociale complets, intégrés et adaptés aux besoins dans un cadre communautaire ;
- mettre en œuvre des stratégies de promotion et de prévention dans le domaine de la santé mentale ; et
- renforcer les systèmes d’information, les bases factuelles et la recherche dans le domaine de la santé mentale.
Le Programme d’action Combler les lacunes en santé mentale (mhGAP) s’appuie sur des orientations, outils et supports de formation fondés sur des données factuelles pour développer les services dans les pays, en particulier ceux dont les ressources sont limitées. Il se concentre sur un ensemble prioritaire d’affections, orientant le renforcement des capacités vers les prestataires de soins non spécialisés dans le cadre d’une approche intégrée en faveur de la santé mentale à tous les niveaux des soins. La version 2.0 du Guide d’intervention mhGAP de l’OMS, qui fait partie de ce programme, contient des orientations sur l’évaluation et la prise en charge des troubles mentaux à l’intention des médecins, du personnel infirmier et des professionnels de santé travaillant dans des contextes sanitaires non spécialisés.